Autrefois l’apanage des défenseurs de la cause animale, le bien-être des animaux d’élevage préoccupe un nombre grandissant de Français. De leur côté, les attentes en matière de qualité nutritive et gustative des produits, mais aussi le fait qu’ils soient issues d’élevages locaux pèsent aussi de plus en plus dans la balance. Selon une enquête réalisée en 2020 par l’association CIWF France, 86% des Français se déclarent favorables à l’amélioration des conditions d’élevage des poulets. De fait, une part importante de consommateurs se déclare prête à modifier ses habitudes de consommation pour encourager les mesures allant dans le bon sens.
Les éleveurs et producteurs de volaille français sont, à l’instar du reste de la société civile, tout aussi préoccupés, voire plus, par les conditions d’élevage, comme d’abattage de leurs bêtes, ainsi par la préservation d’un élevage à dimension humaine. Et, de surcroit, les nouvelles attentes des consommateurs les motivent plus encore à faire toujours plus de progrès dans ce sens. C’est pourquoi ils se sont mobilisés à travers leur organisation interprofessionnelle pour adopter un plan ambitieux et concret pour favoriser le bien-être des volailles élevées dans l’hexagone tout en luttant contre les importations à bas coût.
Un plan ambitieux et concret pour la volaille hexagonale
Comme nous l’apprend Volaille-Info, l’interprofession des volailles françaises (ANVOL) a à adopté en 2020 le « Plan Ambition 2025 ». Ce dernier fixe des objectifs précis aux acteurs de la filière afin de faire progresser les bonnes pratiques dans les élevages, tout en défendant la volaille française et ses normes ambitieuses contre les importations de volailles low cost.
Développer les élevages bio et Label Rouge
Ce plan se décline donc en plusieurs volets. Il rappelle au passage que la France est déjà le bon élève européen dans ce domaine, notamment à travers l’élevage de volailles bio et label rouge, qui répondent à un cahier des charges exigeant. Toujours selon le site volaille-info où nous avons trouvé les chiffres sur lesquels s’appuie cet article, leur production représente d’ores-et-déjà 20% de la production française de volailles. Loin devant nos voisins, qui plafonnent à peine à 5%, faisant de l’hexagone le leader européen du plein air. L’objectif est de porter cette part à 25% d’ici à 2025, afin de satisfaire la demande grandissante des consommateurs pour ces produits de haute qualité.
Renforcer le bien-être animal dans les élevages standards et lutter contre les importations de volailles low-cost
Les éleveurs de volailles standards se sont engagés lors de leur conclave interprofessionnel à améliorer les conditions de vie de leurs animaux en leur offrant plus d’espace, plus de lumière naturelle et plus d’enrichissements environnementaux. Ces mesures visent à réduire le stress, à stimuler l’activité physique et à favoriser les comportements naturels des volailles. Ainsi, d’ici à 2025, la totalité des élevages standards seront équipés de fenêtres ou de jardins d’hiver, et cent pour cent des poulets auront accès à des perchoirs, des balles, des grains entiers ou d’autres éléments enrichissants.
Enfin, le constat a été fait que les éleveurs et producteurs de volailles françaises restent toujours confrontés à une concurrence déloyale face aux importations de poulet venant de pays extra-européens, dont la part du marché français s’élève déjà à 40%. Et, ce, de la part de pays qui pratiquent des élevages intensifs, dont les normes sanitaires et environnementales sont bien inférieures à celles imposées en France et en Europe.
Pour l’endiguer, les professionnels ont donc renouvelé, auprès des décideurs politiques, des institutions concernées, ainsi que des distributeurs, leur demande de mettre en place des mesures concrètes, rapides et efficaces. L’objectif affiché : limiter ces importations à bas coût et favoriser l’origine France. Ils espèrent que l’adoption de ce plan et la mobilisation des pouvoirs publics aidera à mieux protéger la filière française et ses emplois. Mais aussi à garantir la sécurité alimentaire des consommateurs, comme le respect des animaux. Rendez-vous en 2025 donc, pour voir si ce plan ambitieux aura réussi à atteindre les buts qu’il poursuit.